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"Le poète est un archer qui tire dans le noir." - Salah Stétié -
"Soyez un écrivain mineur, cela vous rajeunira." 
Dominique Noguez

"Cette femme était si belle
Qu'elle me faisait peur."
 Guillaume Apollinaire

"In a place far away from anyone or anywhere, I drifted off for a moment." -- Haruki Murakami --


"Être poète n'est pas une ambition que j'ai. C'est ma façon à moi d'être seul."   -- Fernando Pessoa --

"Ca va tellement mal aujourd'hui que je vais écrire un poème. Je m'en fiche ; n'importe quel poème, ce poème." -- Richard Brautigan --

"J'écris à cause du feu dans ma tête et de la mort qu'il faut nier."
Jacques Bertin

"O mon passé d'enfance,
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Fernando Pessoa


« La mort c’est l’infini des plaines
et la vie la fuite des collines. »
Joseph Brodsky

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Nous entourent « et les voir

Equivaut à se connaître »

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" LA GRANDE FORCE EST LE DESIR "
(Guillaume Apollinaire)



"Quand je dis « je », je désigne par là une chose absolument unique,
à ne pas confondre avec une autre."
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" Je ne suis pas moi ni un autre

Je suis quelque chose d’intermédiaire :
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-- je vous souhaite un bon passage... --


"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr."  Nicolas Bouvier

« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure

" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux


écrivez moi si vous le souhaitez :    

Soyez indulgent, je ne suis qu'un petit écrivaillon tentant d'écrivasser

Mai 2008 : "L'apéritif de la neige"
est "paru"

Si vous êtes intéressé : laissez moi un message
(133 pages de poèmes et textes poétiques, pour la plupart ici sur mon blog)

"Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi." Paul Eluard

"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen

______________________________________________

 

4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 11:58

lune

 

La lune pleine court dans le noir

Une étoile voisine la suit

 

Les nuages gris étirés et lents

 prendront eux aussi de la vitesse

 

perdre ou non cet allant des choses

ce que le monde vivant conçoit

 

je suis à l’heure fleur des roses

je vis l’instant présent

 

éloignement des murs

des estafilades du cœur

ont les parfums des songes passés

nez de mers de feuilles foulées

asphalte gris humus maigre

suivre cette lune qui fuit

me reveiller encore dans un futur autre

s’éveiller dans l’autre

une autre peau d’éveil

 

suivre la lune qui fuit silencieuse

et les nuages statiques qui guident son chemin

 

penser à la vie fuyante et nous

au milieu des chemins

mal apprenants de nous mêmes et des autres

dans les sucs amusés des désespoirs plus profonds

 

on passe encore

le temps fuit

mange et boire

le caramel des oublis

 

l’allumé soleil loupe ses valses

au creux de tes sourires certains

il a tes reins qui montent en vain

vers les morts en extase d’astre

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 15:23

Il y a environ un mois, c'était mon anniversaire, on m'a envoyé ce joli petit poème de Ted Kooser, l'ami de Jim Harrison

j'ai essayé de le traduire au mieux...

si vous jugez autrement me le dire svp :)

 

 Ted-kooser

 

A Birthday Poem

Just past dawn, the sun stands


with its heavy red head


in a black stanchion of trees,


waiting for someone to come


with his bucket


for the foamy white light,


and then a long day in the pasture.


I too spend my days grazing,


feasting on every green moment


till darkness calls,


and with the others


I walk away into the night,


swinging the little tin bell


of my name.

 

L'aube à peine passée, le soleil se tient debout

avec sa lourde tête rouge

dans un chandelier noir d'arbres,

attendant que quelqu'un vienne

avec son seau

pour la lumière blanche spumeuse,

et ensuite un long jour dans le pâturage.

Je passe également mes journées paissant,

festoyant à chaque moment vert

jusqu'aux appels de l’obscurité,

et avec les autres

Je m'éloigne dans la nuit,

balançant la petite cloche d'étain

à mon nom.

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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 20:51
Clovis Trouille : peintre libre

« Chers amis, tournez le dos aux écoles, n’adhérez qu’à vous-même. Chaque artiste a son secret en lui qu’il lui faut découvrir. » CT

Clovis Trouille Acte Sud 2003 par Clovis Prévost  

 


    Non-conformiste, anticlérical, anarchiste, antimilitariste, Clovis Trouille avait tout pour me séduire. Pourtant ses peintures sont peu connues, rejetées jadis par une critique qu’il n’aimait pas lui-même et aussi par la bourgeoisie qui jugeait ses œuvres trop érotiques, trop subversives et trop anti-curés.
« je rejette la morale de la société bourgeoise, l’imposture de sa religion, la morale de ses curés, son patriocularisme, je désire au contraire une société sans frontière. » CT


    Ce fut donc en « solitaire inclassable » que Trouille passa ce siècle (1889-1975). Il ne se dirigea ni vers une étude des « arts primitifs » tel Picasso ou Gauguin, ni vers un classicisme encore à la mode. Il choisit sa propre voie, en soldat anti goupillon et anti sabre et se mit à peindre la libido, les femmes nues, la prostitution et bien sûr la mort. Pour faire un art – pour reprendre ses propres mots de « voyou, voyant et voyeur ».

    Au début tout prédestinait pour que Clovis Trouille soit un peintre reconnu, puis vint le service militaire de 2 ans , puis la guerre de 14-18, il ne sera démobilisé qu’en 1919, il dira lui-même avoir perdu 7 ans de sa vie « nous étions la génération sacrifiée, privé d’amour à cet âge. » Il espérait être un grand peintre avant la guerre et faisait tout pour ; il revint de ces 7 années de solitude, anarchiste et antimilitariste ; il continua de peindre abondamment et de retoucher sans cesse, mais pour lui la peinture était devenue « autre chose » et il ne chercha plus une reconnaissance publique. « L’on peut être certains que je le suis, érotique, et que je l’ai toujours été. Mais il me semble qu’un artiste qui ne sent pas la femme ne peut être un bon artiste. Mon œuvre est un chant d’amour à la femme, qui m’a tant manquée dans ma jeunesse (refoulement). »



Clovis Trouille aimait les nus photographiques des années 1900, ces nus en noir et blanc ; en peinture il chercha à restituer cet érotisme là de même qu’à promouvoir un couleur abandonnée des impressionnistes : le noir (voir le magnifique « mes funérailles » de 1940 où tout est noir et blanc à part la chair rose de 3 jolies créatures.)



    Riche dans son indépendance, Trouille ne suivit pas la sirène surréaliste que pourtant lui proposèrent Dali, Aragon ou Breton. Cependant pour certains, ses toiles sont bien plus « surréalistes » que beaucoup d’artistes reconnus de cette époque. Trouille n’aimait pas les idéologies. Il disait de son art qu’il était plutôt « super-réaliste ». L’utilisation de la photographie chez Picabia ou Dali qu’ils essayèrent eux de minimiser, lui Trouille la revendiqua haut et fort et sans difficultés ; en ce sens certains ont dit qu’il était peut être l’un des précurseurs du « Pop art ».

    Clovis trouille aimait donc les photographies et il fut l’un des premiers à utiliser celles-ci comme outils : soir en les décalquant, soit en les découpant, parfois même en les collant sur la toile et en repeignant dessus. Si Trouille abandonne suite à ses collages des notions de perspective, son grande originalité est l’utilisation de couleurs vives abondantes et qui pour certains pourrait paraitre presque « vulgaire ». Il n’en est rien, Trouille est un coloriste de génie. Comme le disait Cézanne : c’est la couleur qui commande. (« Quand la couleur est à sa richesse, le dessin est à sa plénitude »)

    Il vendra très peu de toiles de son vivant et ce volontairement ; il eut un métier : maquilleur retoucheur de mannequins à Paris (Maison Imans)  et dessinateur publicitaire avant la guerre ; l’art et le commerce ne vont pas ensemble disait-il.
    Trouille n’aurait peint que 120 toiles environ, mais perfectionniste, il les retouchait sans cesse ; il en donnait régulièrement à ses amis, et tous les 2-3 ans il les récupérait pour les « retoucher », souvent c’était infime, par exemple un grain de beauté sur la cuisse d’une nonne.

        Les lettres inaugurant le livre sont très intéressantes, Trouille y explique sa vie et sa peinture, son refus du monde bourgeois. Et le livre est tout entier magnifique : grand format, belles reproductions, les textes juste ce qu’il faut ; un très beau livre bien fait ; bravo à ACTE SUD et Clovis Prévost, le metteur en scène de ce très beau livre.  Acte Sud 2003.

« D’autre part, je tiens à ce côté subversif de mes œuvres, qui à mon avis fait que les peintures de cette sorte vieillissent bien. Car vous savez que le temps, la patine du temps n’adoucissent que trop la peinture.
On reste stupéfait devant l’Olympia de Manet, de penser que l’on a dû faire protéger ce tableau par la police, les visiteurs voulant le lacérer. Ce tableau, avait donc, alors, une puissance mystérieuse de « jamais vu », qui déchainait la colère. Je m’habitue à mes tableaux en les voyant vieillir et il me semble que c’est le piquant du subversif qui les sauvera de la patine du temps et de la banalité coutumière. » (1959) CT

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André Breton aussi disait de lui qu’il était « le grand maitre de cérémonie du tout est permis. »

Le poète Ghérassim Luca : « vous êtes celui qui a réussi à planter entre les cuisses du Douanier Rousseau une paire de couilles géantes. »

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Site officiel des amis de Clovis Trouille
http://www.clovistrouille.net

Article très intéressant sur le peintre par Michel Darras
http://www.numerologue.net/index.php?2007/08/25/22-exposition-de-clovis-trouille-a-amiens

très très intéressant article de Michel Debray : Clovis Trouille, John Ruskin
autour de la cathédrale de Notre-Dame d'Amiens : ici
http://m_debray.club.fr/TROUILLE%20RUSKIN/index.html

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28 octobre 2012 7 28 /10 /octobre /2012 17:39
L'amie Sagine adore lire poèmes et textes, elle a fait de cette passion de la diction un beau blog :
de mes yeux à vos oreilles


Vous pourrez donc écouter sa belle voix douce lire des histoires et des poèmes ; elle a besoin comme nous tous de lecteurs ou plutôt ici d'auditeurs, alors n'hésitez pas à aller faire un tour sur son blog... Cliquez sur la bannière. 

Elle a eu en outre la gentillesse de lire un de mes textes "Le temps" que vous pourrez entendre ICI

Vous savez aussi si vous fréquentez mon blog, l'amour que j'ai pour la diction ; en particulier les poèmes de Michaux que j'adore déclamer en imitant l'excellent Michel Bouquet ; ces disques des anciennes éditions "Disques ADES - poètes actuels" étaient pour moi des références
Michaux dit par Michel Bouquet
Peret par Pierre Brasseur
Aragon par Jean-Louis Barrault
Eluard par Gérard Philippe etc etc

Michaux-Bouquet


  Je trouve que le poème offre plus d'oralité que la prose et est plus "saisissant" / et j'avoue avoir été un peu déçu lors de mon bref passage à "Ça rime à quoi" sur France Culture que Sophie Nauleau m'ait demandé de lire deux de mes textes en prose et non mes "poésies", mais l'humilité est la meilleure alliée de l'apprenti écrivain !

  Si vous aimez comme Sagine et comme moi la diction, n'oubliez pas de lire l'excellent livre de Denis Podalydès sur la voix "Voix Off" / c'est un très beau livre à lire absolument, un peu déçu cependant du CD qui accompagne l'ouvrage, les voix y sont mixées et mélangées ; du coup je les ai moins appréciées...
Voix off-Podalydès
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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 21:45

Srinagar

 

Shrinagar2

 

Shrinagar

 

Srinagar2

 

Srinagar

O espaces célestes et cieux hauts bleus / cillent les yeux /

Grand pélican blanc en vive majesté

Interné dans le malheur des mondes / lui aussi incapable de voler

Dépenaillé / caché comme une plie au fond des vases

Quand on le prive de liberté

Oiseau étais-je / je virais au sommet des lacs blancs / je tintais comme la brise dans les drisses

Je passais comme nous tous idéalement seul et ignoré de tous / dans les nefs d’air j’exultais

Je maniais mes ailes manière de poèmes

La glaise au sol luisait au soleil matinal

Mes yeux fous dispersaient tout / je calmais mes faims par d’incessants coups d’ailes / les montagnes amies étincelaient, les hauts cols de passage aux chemins des mules

Jamais l’air fut si beau si clair si dense si pur bleu

Des enfants aux barques silencieuses nous rejoignaient

Certains se baignaient dans les lotus et les fleurs d’eau

Sans souffrance apparemment / la sève du lac nourrissait

Belle salve de mots au sein de cette lumière pure

Calme et espérance / rajeunissement en effleurant l’eau bleu sombre

Liberté

Tous les paysages aimés / la voie des chansons des hommes

Pour les chants d’amour, les chants d’humanité, les greniers riches

Je suis encore cet oiseau inconnu dominant ce monde d’eau et de montagnes

Ces frontières magnifiques riches de tout l’or des mondes

Vivants, vivant en pleine conscience

Il est des lieux rares où l’on se sent homme

Pleinement au moment présent

Comme à Srinagar où

Là j’étais oiseau-océan – libre comme une baleine ailée

Je survolais la grande ville au grand lac comme un tapis  écartant la vie entre deux tissages

Criant mes noms, mes pays, mes poèmes libres

Vous aimant tous et tous voulant vous connaître

Frères mélangés

Je suis l’oiseau vous survolant

Et à chacun j’offre ma vivacité d’ailes

Mes cols et mes montagnes libres

 J’espérais l’absence de geôles

Alors vous disparurent et personne – parmi les hommes –

Ne semble vous attendre

Alors je criais mon nom : liberté

 

Treck inde

 

Inde-Pakistan

un passage de col vers les 4000 m entre le Cachemire et le Pakistan ; et des gens qui nous sourient, amusés...

(toute photographie © frenchpeterpan)

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 09:39

Adolphe-Constant

 

« Adolphe » de Benjamin Constant, quel plaisir de lecture !



  Je ne vais pas ici vous faire une explication de texte, il y en a plein sur le net ou dans les livres, de ce seul roman publié par B.Constant. 10 ans pour peaufiner ce tout petit texte : 1806-1816 ; 1816, date de parution, B. Constant a alors 49 ans. Il sera ensuite député.
  Juste donc le plaisir devant cette écriture exceptionnelle : poétique, d’un niveau remarquable ; c’est un grand charme à la lecture. Une découverte jouissive de la grande écriture de cette charnière 18e et 19e siècle.


  L’histoire est cependant banale : une histoire d’amour qui finira mal ; le personnage, jeune homme timide et solitaire, fuyant la compagnie des hommes. Il est taciturne mais ne dédaigne pas hommes et femmes cependant. « Je veux être aimé... » est le sempiternel sentiment bien masculin décrit dans ce livre. Il y a une grande part d’autobiographie dans ce court texte, aussi bien pour ce qui concerne les affaires de cœur car B. Constant a eu maintes relations (dont une avec Mme de Staël) que pour les relations conflictuelles avec le père. Enervé aussi par les dogmes officiels.
  Ces relations avec le père sont même assez fondamentales pour la compréhension de ce récit (le père de Constant est sans doute le père d’Adolphe). De même les critiques sociétales.

  Adolphe fait son introspection et son autocritique, il est à la fois le narrateur (je) et le personnage, c’est une double position, comme un peu un journal intime. En ce sens, « Adolphe » est bien plus un roman psychologique ou d’analyse, qu’un roman romantique alors qu’on est en plein dans les mots (et maux) du romantisme. Le dessein de plaire à une femme : ni tout-à-fait sincère, ni tout-à-fait de mauvaise foi. Adolphe est tour à tour égoïste et sensible. Tout l'art masculin.
L’histoire est simple : Adolphe plait, il cherche à séduire, il tombe amoureux d’Ellénore, femme de 10 ans son ainée. Elle est dans une situation « de sécurité », compagne d’un comte.
  Elle hésite longtemps, repousse le jeune homme, mais la possibilité d’une dernière passion prend le dessus et elle abandonnera tout pour suivre Adolphe et passer un an avec lui. Sitôt, l’affaire conclue, Adolphe sent qu’il est moins amoureux, il s’ennuie, devient triste et maussade. Ellénore le sent et cela la rend malade ; comprenant par une lettre qu’Adolphe va la quitter, elle tombe malade et mourra de douleur amoureuse. Adolphe se sent alors coupable et réfléchit à son égoïsme, à son impossibilité d’aimer, à son indifférence au monde qui l’entoure, à la jouissance de son amour-propre. Adolphe n' a pas le courage d'assumer la rupture. A la « perfidie » féminine répond le détachement masculin.
  A la mort de sa compagne, Adolphe écrit : « J’étais libre, en effet, je n’étais plus aimé : j’étais étranger pour tout le monde. » Responsabilité en matière amoureuse, culpabilité ?
La liberté et l’amour sont-ils définitivement incompatibles ?

« Malheur à l’homme qui, dans les premiers moments d’une liaison d’amour, ne croit pas que cette liaison doit être éternelle. » (chap. III)
« Il y a des choses qu’on est longtemps sans se dire, mais quand une fois elles sont dites, on ne cesse jamais de les répéter. » (chap. IV)
« Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose. » (chap. V)
« C’est un affreux malheur de n’être pas aimé quand on aime ; mais c’en est un bien plus grand d’être aimé avec passion quand on n'aime plus. » (chap. V)

 


A propos du père :

"Ma contrainte avec lui [mon père] eut une grande influence sur mon caractère. Aussi timide que lui, mais plus agité, parce que j’étais plus jeune, je m’accoutumai à renfermer en moi-même tout ce que j’éprouvais, à ne former que des plans solitaires, à ne compter que sur moi pour leur exécution, à considérer les avis, l’intérêt, l’assistance et jusqu’à la seule présence des autres comme une gêne et comme un obstacle. Je contractai l’habitude de ne jamais parler de ce qui m’occupait, de ne me soumettre à la conversation que comme à une nécessité importune et de l’animer alors par une plaisanterie perpétuelle qui me la rendait moins fatigante, et qui m’aidait à cacher mes véritables pensées. De là une certaine absence d’abandon qu’aujourd’hui encore mes amis me reprochent, et une difficulté de causer sérieusement que j’ai toujours peine à surmonter. Il en résulta en même temps un désir ardent d’indépendance, une grande impatience des liens dont j’étais environné, une terreur invincible d’en former de nouveaux.
Je ne me trouvais à mon aise que tout seul, et tel est même à présent l’effet de cette disposition d’âme que, dans les circonstances les moins importantes, quand je dois choisir entre deux partis, la figure humaine me trouble, et mon mouvement naturel est de la fuir pour délibérer en paix. Je n’avais point cependant la profondeur d’égoïsme qu’un tel caractère paraît annoncer : tout en ne m’intéressant qu’à moi, je m’intéressais faiblement à moi-même. Je portais au fond de mon cœur un besoin de sensibilité dont je ne m’apercevais pas, mais qui, ne trouvant point à se satisfaire, me détachait successivement de tous les objets qui tour à tour attiraient ma curiosité. Cette indifférence sur tout s’était encore fortifiée par l’idée de la mort, idée qui m’avait frappé très jeune, et sur laquelle je n’ai jamais conçu que les hommes s’étourdissent si facilement."

 

"Adolphe" un chef d'oeuvre de la littérature française, j'aime tellement ce livre et je l'ai lu tant de fois, (en plus c'est un bon résumé des relations homme-femme, encore qu'il y aurait beaucoup à dire), que j'ai préféré ne pas voir le film qui en a été tiré, certain d'être déçu, un jour peut-être...

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 08:36

Dans ce très émouvant et très réussi film de Jean Becker "Le temps qui reste" avec un formidable Albert Dupontel, il y a cette chanson qui rappelle l'osmose parfaite qui existait entre l'ami Serge Reggiani, Jean-Lou Dabadie et Alain Goraguer, un bel auteur de textes, un grand compositeur et un fantastique interprète ; on a l'impression que c'est simple et facile une belle chanson, mais non il y a derrière toute cette simplicité, un grand travail en profondeur...



très belle chanson
très bel interprète
et très beau film (et poignant) de Jean Becker





Cliquez sur l'ami Serge pour l'entendre chanter cette bien belle chanson




 

Serge Reggiani
LE TEMPS QUI RESTE
Paroles: Jean-Loup Dabadie, musique: Alain Goraguer, 2002


Combien de temps...
Combien de temps encore
Des années, des jours, des heures combien?
Quand j'y pense mon coeur bat si fort...
Mon pays c'est la vie.
Combien de temps...
Combien

Je l'aime tant, le temps qui reste...
Je veux rire, courir, parler, pleurer,
Et voir, et croire
Et boire, danser,
Crier, manger, nager, bondir, désobéir
J'ai pas fini, j'ai pas fini
Voler, chanter, parti, repartir
Souffrir, aimer
Je l'aime tant le temps qui reste

Je ne sais plus où je suis né, ni quand
Je sais qu'il n'y a pas longtemps...
Et que mon pays c'est la vie
Je sais aussi que mon père disait:
Le temps c'est comme ton pain...
Gardes en pour demain...

J'ai encore du pain,
J'ai encore du temps, mais combien?
Je veux jouer encore...
Je veux rire des montagnes de rires,
Je veux pleurer des torrents de larmes,
Je veux boire des bateaux entiers de vin
De Bordeaux et d'Italie
Et danser, crier, voler, nager dans tous les océans
J'ai pas fini, j'ai pas fini
Je veux chanter
Je veux parler jusqu'à la fin de ma voix...
Je l'aime tant le temps qui reste...

Combien de temps...
Combien de temps encore?
Des années, des jours, des heures, combien?
Je veux des histoires, des voyages...
J'ai tant de gens à voir, tant d'images..
Des enfants, des femmes, des grands hommes,
Des petits hommes, des marrants, des tristes,
Des très intelligents et des cons,
C'est drôle, les cons, ça repose,
C'est comme le feuillage au milieu des roses...

Combien de temps...
Combien de temps encore?
Des années, des jours, des heures, combien?
Je m'en fous mon amour...
Quand l'orchestre s'arrêtera, je danserai encore...
Quand les avions ne voleront plus, je volerai tout seul...
Quand le temps s'arrêtera..
Je t'aimerai encore
Je ne sais pas où, je ne sais pas comment...
Mais je t'aimerai encore...
D'accord?

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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 13:59

à la mémoire de Victor Jara,

 

 

mots qui se soulèvent

                  à travers gorge

crachent poésie, beauté

bloquent retraite

arme difficile

sont mots difficiles

 

pollen d'amour

                   dans coeur arrêté

freine sang de joie

dans veine de fête

arme terrible

sont mots difficiles

 

chants soulevés

                    aux poumons stoppés

toux de circonstance

aux hommes de souffrance

arme difficile

sont mots difficiles

 

mon ami, tes doigts sont les miens

je saigne au milieu des fleurs de mon coeur

et les guitares se taisent inouïes 

   de tant de haine

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 17:18

J’étais l’étrave ou le javelot, jeune
Ce monde s'émancipait nourri de joies, jeune
Fendant l’air et l’innocence vierge, jeune
Nouveau lauréat j’aurais avancé droit, jeune
Dans tes arrière-cours j’imaginais, jeune
Des alvéoles et des miellats de muscat, jeune
Des jambes fines de reine inouï, jeune
J’étais jockey svelte du monde vivant, jeune
A mon passage les ronces de sang s’écartaient, jeune

Déclic déclin déchu, à genoux
En acousmie et à genoux, à genoux
Et mes hantises d’alors, et d'ici
Lapsus et ton corps latéral : tu te mis à fuire

Je suis

de nouveau

(ou encore - cependant-)
définitivement à côté, à côté, à côté

Autoportrait de l'auteur alors qu'il était jeune et romantique  ;-)
(je portais déjà des vêtements troués alors que ce n'était pas du tout la mode, j'étais déjà "fashion" sans le savoir ! quelle maitrise ! 8-D )
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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 13:23

"Il vaut mieux prendre ses désirs pour des réalités que de prendre son slip pour une tasse à café."

Pierre Dac


DAC-Pierre

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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 10:38

dans la célèbre série "mes animaux poétiques préférés"
VOICI le crocodile mort de fou-rire

 

crocodile-sur-ledos

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 13:15

Ampoule revue enervée 

 

Aux éditions de l'abat-jour, vient de paraître le  N°5 de l'ampoule, revue web que vous pouvez télécharger . Cette fois ci le terme était "Homme et Animal" ; vous y trouverez un texte bourré d'humour de mon ami d'enfance Philippe Choffat sur les marmottes et un autre texte de mon ami Serge Cazenave, poète et écrivain, et accessoirement ami d'enfance de Renaud lorsque qu'en 1968 le monde était libertaire ou rien (on peut voir Serge quelques minutes parler de son ami dans l'excellente émission de france 2 "Une vie, un destin", émission consacrée cette fois-ci au dit Renaud Séchan)

 

Quant à moi, j'ai participé au "cadavre exquis", pot-pourri de quelques écrivains sur la part d'animalité en nous...

 

Bonne lecture !

 

Saluons également et de façon générale, la qualité des textes présentés par les éditeurs de l'Abat-Jour (je ne m'inclue pas dedans, bien évidemment) : nombreuses excellentes et variées nouvelles à lire !

 

En cliquant sur la vignette, vous arrivez directement au N°5 de la Revue de l'Ampoule. 

 

Editions abat-jour

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 18:22

Déjouer toujours ; tourner autour du pot ; s’effacer pour s’affirmer ; ne pas comprendre les autres ; des différences de « ressenti » ; perdre haleine puisque l’on tombe ; glisser sans fin sur ces autoroutes de l’incompréhension ; ne pas piger ce que dit l’autre ; ne pas piger « du tout » ; s’enfoncer noir sur noir ; perdre confiance ; perdre le peu d’estime de soi ; faire semblant ; avoir envie de mourir à force de faire semblant ; se dire que non ; puis oui ; être fatigué de toutes ces questions ; se dire « malgré tout » ; ne plus oser regarder le ciel ; ne plus se sentir vivant ; creuser pour rien ; ne plus se sentir comme « faisant partie du monde » ; ne plus dormir ; ne plus aimer ; fermer sa caverne ; retirer sa boîte aux lettres ; dire qu’on est parti en voyages ; dire voyage de noces pour tromper l’ennemi ; c’est à dire tous les autres ; ne plus avoir d’amis ; car c’est ainsi ; ne pas en souffrir ; respirer mieux en se disant que c’est la fin ; repousser les corps qui s’approchent ; se crever les yeux ; s’ensabler ; s’envaser ; ne plus lire « du tout » ; ne plus lire « en tout » ; choisir ce précipice ; ce revolver ; marcher dans l’air pour tomber ; ne plus ouvrir son parachute ; ternir son image, son reflet ; griffer le miroir de l’eau du dernier narcissisme ; continuer sa dépression « à fond » ; refuser l’aide ; seul peut être mais peinard ; peinard pour le mur à venir ; l’allégresse des suicidaires dit Jacques ; cette allégresse là, je l’ai, possédant mon âme, éclairant mes mains ; talus des discordes, montagnes des désunions, frictions des fêlures ; porte que l’on ferme ; lumière que l’on éteint ; silence – souffle coupé - ; personne n’est là ; mésentente, rupture, tension ; entours vides, creux, salaces, gris, perdus ; monde perdu, monde méchant, monde inutile ; abrutissement total ; incompréhension nette ; pénurie d’amour ; diabète très long ; pour le cœur qui s’arrête, d’un coup et se repose 

 

Femme-Yvon-Saillard"Femme" peinture d'Yvon Saillard 2012 ©

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 10:35

dans la célèbre série "mes animaux poétiques préférés"
VOICI le pigeon protecteur

(on peut le voir aussi comme un bombardier prêt à lancer ses deux missiles, mais c'est moins poétique) :-)

 

pigeon-protecteur

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 17:24

Ascension-Hohl

 

Moi qui ai toujours rêvé d'être alpiniste, d'abord parce que jadis j'aimais ce type d'effort là, j'aimais l'escalade aussi et, enfant, j'étais le roi pour sauter de gros caillou à gros caillou ; en outre la montagne, ces paysages hallucinants, cette solitude des pierres et cette lumière d'une grande pureté; les changements rapides de paysages pendant l'ascension et les déserts de pierre, de glace, de neige là haut...

Bref  tout cela est loin maintenant ; alors je lis les récits de montagne parfois (ou du moins où la montagne est là)... / après l'excellent "L'homme des hautes solitudes" du puissant James Salter, déjà chroniqué ici, je viens de lire "Une ascension" de Ludwig Hohl - auteur (suisse allemand) qu'aimait Nicolas Bouvier.

Ce texte écrit en 1926, puis réécrit 4 fois jusqu'en 1940 ne sera publié finalement qu'en 1975 et en 1980 pour la langue française. Prix Robert Walser.

On a souvent comparu ce livre au "vieil homme et la mer", c'est à dire un livre parabolique. Je ne m'étendrai pas sur l'histoire et sa conclusion / en ce sens ne lisez pas la quatrième de couverture toujours trop bavarde !

Simplement le plaisir d'avoir un petit "grand livre", avec une description merveilleuse de la montagne, de ses paysages, de ses dangers, des efforts humains pour les dompter, voire la résignation devant l'impossible à accomplir.

Un écrivain surtout connu pour "Notes" et pour tous les aphorismes qu'il écrivait ici ou là, mais ce petit roman est diablement bien ficelé / En définitive, on a le destin que l'on doit avoir, que l'on soit lâche et peureux ou que l'on soit conquérant et hardi. La montagne - le troisième personnage - ne fait pas de cadeau. 

 


Glacial était le vent : quant au temps, on ne pouvait pas dire qu'il était beau ! D'épais nuages, virant vers le gris et le bleu-noir, planaient bas dans le ciel  tout autour, les pentes austères dont les détails gagnaient en acuité à vue d’œil, formaient au premier plan une masse de bronze, s'échappaient sur les flancs dans l'espace inconcevable des profondeurs et des lointains, et se perdaient vers le haut dans les replis grisâtres d'une brume fuligineuse, pas une perspective ne s'ouvrait librement vers les sommets, et pourtant, tout attendait là-haut : le roc, le glacier et les crevasses, les cheminées obscures, les terribles tempêtes et les efforts monstrueux…
On voyait seulement, à la verticale, des lambeaux de ciel pâles et minables, piqués d'une étoile amoindrie  la masse noire de la montagne, emportée par le bouillonnement de ces nuées formidables, atteignait d'invraisemblables altitudes  là-haut, pas une crête sur un fond de ciel clair dont les pointes libres ne se détachent comme un appel : gigantesque, le corps de pierre de la montagne gisait là, conjugué avec l'éternité, l'univers était une chaudière fumante, terrifiante, inhumaine, et la voix d'Ull était la seule à appeler. L.H.

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